Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)

Symptômes et diagnostic

Deux grands types de symptômes sont identifiés dans le TOC : les ruminations obsessionnelles ou pensées obsédantes, nommées obsessions ; et les comportements ou rituels compulsifs, nommés compulsions.
  • Les obsessions consistent en des pensées ou des images intrusives, angoissantes et répétées. Celles-ci peuvent être centrées sur des thématiques multiples. Goodman (1989, cité dans Clair et Trybou, 2016) distingue huit thématiques d’obsessions : sexuelles ; religieuses ; à thème agressif ; de contamination ; de collection ou d’accumulation ; de symétrie, d’exactitude, d’ordre ; et diverses.
  • Les compulsions, manifestations les plus visibles du trouble, consistent en des répétitions de comportements, des séquences d’actions ou des actes mentaux qui doivent être effectués en nombre ou ordre précis (O’Connor et al., 2010 ; Clair et Trybou, 2016). Goodman distingue sept thématiques de compulsions : de lavage / nettoyage ; de vérification ; d’ordre et de rangement ; de collection ; ayant pour thème le fait de compter ; rituels de répétition ; et compulsions diverses (1989, cité dans Clair et Trybou, 2016).
La symptomatologie du trouble inclut également les évitements quotidiens que peuvent mettre en place les personnes souffrant de TOC, au regard de l’anxiété ou de la détresse générée par leurs obsessions et/ou compulsions. Ces évitements sont source de souffrance et peuvent altérer de façon majeure le fonctionnement et la qualité de vie des personnes. Appartenant jusqu’alors à la catégorie des troubles anxieux, le TOC est désormais classé dans une entité propre dans le DSM-5 (American Psychiatric Association [APA], 2015). Selon cette classification, le diagnostic repose principalement sur la présence d’obsessions, de compulsions, ou des deux, qui engendre soit une perte de temps considérable (au moins une heure par jour), soit une détresse significative, soit une souffrance marquée dans la vie de la personne en altérant son fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets d’une substance, ni à une autre affection médicale ; la perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental. Le diagnostic établit également si le TOC est avec bon ou mauvais insight, voire avec une absence totale d’insight, qui correspond à la capacité de la personne à critiquer ses croyances concernant le trouble. Dans certains cas extrêmes, une croyance délirante concernant les idées en lien avec le TOC peut être observée. Le diagnostic peut également spécifier si la présence de tics associés, actuelle ou passée, est observée (APA, 2015 ; Clair et Trybou, 2016). Le TOC peut être qualifié comme étant plus ou moins sévère. Le degré de sévérité tient compte de la fréquence des obsessions et compulsions, de la gêne et de l’anxiété qu’elles génèrent, ainsi que des capacités de résistance et du degré de contrôle des symptômes par la personne. Ce degré est mesurable au travers de différentes échelles, notamment l’échelle d’obsession compulsion de Yale-Brown (Y-BOCS ; Goodman, 1989), se basant sur des données cliniques. L’évaluation de la sévérité du trouble tient également compte des éléments de la symptomatologie du trouble, dont les évitements, de ses répercussions personnelles et psychosociales et de la qualité de vie de la personne (Clair et Trybou, 2016). BIBLIOGRAPHIE :
  • American Psychiatric Association. (2015). DSM-5 : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (traduit par J.-D. Guelfi et M.-A. Crocq ; 5e éd.). Elsevier Masson.
  • Clair, A. H., & Trybou, V. (2016). Comprendre et traiter les troubles obsessionnels compulsifs (2e éd.). Dunod.
  • Goodman, W. K., Price, L. H., Rasmussen, S. A., Mazure, C., Delgado, P., Heninger, G. R., & Charney, D. S. (1989). The yale-brown obsessive compulsive scale: II. Validity. Archives of general psychiatry, 46(11), 1012-1016.
  • O’Connor, J., Fell, M., & Fuller, R. (2010). Escaping, forgetting and revisiting the scene: The post-traumatic compulsion to repeat in obsessive-compulsive disorder. Counselling Psychology Quarterly, 23(1), 55-66.
  •  
  •  
  •